Devenir professeur aujourd'hui



Les 10 Compétences à acquérir pendant notre formation:

1 - Agir en fonctionnaire de l'État et de façon éthique et responsable

2 - Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer

3 - Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale

4 - Concevoir et mettre en œuvre son enseignement

5 - Organiser le travail de la classe

6 - Prendre en compte la diversité des élèves

7 - Évaluer les élèves

8 - Maîtriser les technologies de l'information et de la communication

9 - Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l'école

10 - Se former et innover





Question de pédagogie: L'autorité éducative:


Le terme d'autorité est souvent utilisé dans de nombreux domaines: autorité de l'Etat, autorité du corps médical, de la science, de régulation...à tel point que ses divers sens sont souvent confondus: faire autorité n'est pas représenter l'autorité, ou, comme on le pense souvent à propos du rôle du professeur "avoir de l'autorité".

Lorsqu'il s'agit de parler de pédagogie et d'éducation, le terme d'autorité a souvent été mis en relation avec une conception de l'enseignement totalitaire et rétrograde. On est passé du stade du "tout autoritaire", à celui du "tout laisser faire", sous prétexte que la révolution de Mai 68 aurait amené une prise de conscience collective: le tout répressif se confondant alors avec l'action de faire autorité.

C'est tout d'abord dans le cercle familial qu'a eu lieu la remise en cause de l'autoritarisme, le schéma traditionnel patriarcal est contesté, mais ce sont en fait tous les domaines des activités humaines qui sont touchés par cette révolution: le monde politique, celui des entreprises, mais aussi ceux de l'armée et bien sûr de l'école.
En 2002, le philosophe Marcel Gauchet explique cette crise par "l'évanouissement de ce qui subsistait de structuration religieuse des rapports sociaux". De la même manière, des sociologues comme Jean De Munk et Marie Verhoeven montrent que ce manque de repères viendrait de "l'impossibilité de recourir à une extériorité transcendante pour fonder l'ordre social". En d'autres termes, l'éloignement de la population des pratiques religieuses traditionnelles aurait amené une perte de repères, et de nouveaux questionnements qui devinrent la base de la société moderne telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Dans notre société actuelle faite d'individualisme, et de recherche de performance et d'épanouissement personnel, la place de l'autre, et plus encore la place de l'individu par rapport à la société qui l'entoure est remise en cause.
L'individualisme pose des problèmes inédits en terme de lien social, comme l'atteste l'évolution du rapport à la norme. Soit l'individu refuse toute contrainte entravant son libre choix, soit il tend à s'ériger en poseur de normes.(Lebrun, 2001)
Selon le sociologue Alain Ehrenberg, l'individu est contraint par la masse à être autonome. Mais qui dit autonomie, ne veut pas dire autocratie...Et l'individu, bien qu'amené à être autonome, ne peut néanmoins pas ignorer le monde qui l'entoure, ni ses règles d'usages, ni ses codes, ni ses lois.
La notion de "droit" est encore souvent mise en avant par des adultes comme par des adolescents, comme une notion fondamentale de la société. Et si c'est effectivement le cas, la notion de devoir qui l'accompagne est souvent elle, oubliée, voire ignorée.
En conséquence, ce qui dans les institutions allait de soi nécessite maintenant des explications, voire des négociations pour qu'il y ait adhésion. Loin de disparaître, la relation d'autorité se complexifie, rendant de plus en plus difficile l'incarnation d'un statut, d'une fonction, comme nous l'explique Bruno Robbes (in L'autorité éducative dans la classe, éd.ESF,2010) 

Dans ce contexte socio-économique de crise, comment alors faire autorité, et notamment au sein de l'éducation nationale?
Louis Calendreau nous explique que les nouvelles pistes éducatives tendent d'une part à se servir de l'acquisition des savoirs comme prétexte pour éduquer, et ne sont plus une fin en soi."L'éducation nouvelle se veut une éducation globale", ne séparant pas les savoirs, des savoir-faire, et des savoir-être. Ne laissant pas aux seuls parents, éducateurs de rue, éducateurs sociaux, ou sportifs la seule responsabilité de l'éducation."Toute personne au contact d'enfants [étant] un éducateur potentiel!"
L'autre principe d'éducation expliqué par Louis Calendreau, est que, "l'éduqué doit participer aux prises de décisions qui vont le concerner dans son éducation et son instruction."Tout la difficulté du rôle de l'éducateur étant de trouver un juste équilibre entre une obéissance aveugle qui déresponsabilise, et une prise de choix personnels qui responsabilise. Ce serait là, le fondement de cette éducation nouvelle."
 En instaurant un système de médiation, laissant à l'enfant des espaces de liberté, et lorsqu'il prend part à l'instauration des règles de vie, lorsqu'elles lui sont expliquées, commentées, on permettrait à l'enfant de mieux accepter ses règles de vie, le rendant responsable de ses actes présents et futurs. Ce qui rejoint les écrits de Bruno Robbes, nous expliquant que cet apprentissage de la vie de classe, permet à l'élève de se construire en tant qu'individu, mais aussi de citoyen responsable.

Il appartient donc au professeur de s'interroger sur l'autorité qu'il entend construire. De ces choix pédagogiques et éducatifs dépendent les apprentissages des élèves. Franck Léonard pense que plus il impose sa propre autorité, moins le professeur laisse de liberté à l'élève.
Les programmes du premier et du second degré mettent en évidence le rôle majeur de l'école dans la construction du futur citoyen, Franck Léonard explique qu'il serait alors paradoxal de limiter volontairement l'initiative des  élèves, dans le seul but d'assurer la tranquillité des adultes. Il écrit aussi que c'est à l'école que se jouent les acquisitions fondamentales qui assurent la pérennité de la démocratie."L'illusion serait de croire qu'il suffit de lire aux enfants la Déclaration des droits de l'homme pour être assuré qu'ils en deviennent les défenseurs à l'âge adulte. Bien au contraire, c'est dans la classe et sous l'autorité de raison et de règle du professeur que peut prendre naissance une société plus juste et plus respectueuse des différences."

Ainsi, dans la vie quotidienne de la classe, et de l'établissement, les élèves doivent apprendre que la loi et les règles n'ont pas d'autre fonction que de protéger et d'affirmer les droits de tous. Il existe d'ailleurs dans les emplois du temps de chaque classe, des heures consacrées à "la vie de la classe", qui peuvent être dirigées par le professeur principal ou par d'autres intervenants de l'école. Ces heures permettent de gérer les problèmes soulevés aussi bien par les professeurs que par les élèves, mais permettent aussi de mettre en place les élections de délégués, l'organisation et la recherche de stage en entreprise, ou simplement de jauger l'état de la classe, l'ambiance générale, afin d'améliorer l'ensemble des conditions de vie de chacun, des uns avec les autres, et du groupe classe dans son ensemble.

Il semble indispensable pour les professeurs aujourd'hui de travailler en collaboration avec l'ensemble des acteurs de l'école (collègue professeur, personnel d'éducation, direction, mais aussi agents, personnels d'administrations et personnels ATOS), mais aussi, bien sûr avec les parents d'élèves. Car comme nous le rappelle Louis Calendreau, l'éducation est la responsabilité de tous, tous les adultes sont responsables des élèves, leur doivent aide et protection, quel que soit leur statut.
Enfin, tous doivent être convaincus d'agir dans le même sens, dans l'intérêt des élèves.

En pratique, l'autorité de l'enseignant à l'école conditionne le bon fonctionnement de la classe et la qualité des apprentissages des élèves. La pertinence de l'exercice de l'autorité repose sur des règles de reconnaissance et de respect mutuel entre les élèves et le professeur. Ils ont alors une crédibilité et une dignité égales, les compétences du professeur étant reconnues, de la même manière les compétences des élèves qui sont en apprentissage de celles-ci, sont elles aussi reconnues.D'où la nécessité de construire cet apprentissage auprès des élèves, en justifiant les objectifs fixés. L'autorité est alors présente pour aider les élèves à progresser. Elle est l'aboutissement d'un travail régulier et quotidien, raisonné, élaboré avec les élèves, et au profit de ceux-ci.
Bien sûr, cela exige un engagement de la part de l'adulte en présence, de la rigueur, mais aussi de l'empathie envers les élèves. L'autorité étant partagée par tous les adultes qui les entourent, elle résulte d'une relation de confiance entre générations. Mais elle permet aussi la création de liens entre toutes les catégories sociales de la population, présente à l'école. Elle permet l'accès au savoir pour tous, dans les meilleurs conditions. Ce qui est l'objectif du socle commun des compétences instauré par le ministère de l'éducation nationale.

Désormais, l'autorité ne peut se construire sans un aller-retour permanent entre les pratiques de la classe et l'élaboration de règles professionnelles. Permettant ainsi à l'élève de se préparer à sa vie socio-professionnelle présente et future.



L'exercice de l'autorité pendant le stage:

Lors de mon stage d'observation en lycée professionnel, j'ai pu constater que mon professeur référent avait mis en place des rituels avec ses élèves, lui permettant d'instaurer un climat calme afin d'aborder les cours le plus sereinement possible.
Ainsi, les élèves sont amenés à rester debout jusqu'à ce que le professeur les ait salués, et leur ait dit de s'asseoir. Ils doivent enlever leurs manteaux, s'installer correctement sur leur chaise, sortir leurs affaires de cours, leurs trousses, et ranger leur sac par terre.
L'usage d'un lecteur MP3 et du téléphone n'étant pas toléré, s'il s'avère qu'un élève en utilise un, il lui est confisqué jusqu'à la fin du cours. Si le fait se reproduit lors d'une autre heure de cours, l'objet confisqué est remis au Chef d'établissement, au proviseur adjoint, ou aux CPE.
Suivant le règlement intérieur, un élève en retard, ou ayant une absence injustifiée doit d'abord passer par la vie scolaire afin de régulariser son absence ou son retard avant d'intégrer le cours.
Pendant le stage, j'ai aussi pu assister à une réexplication des règles de vie de la part de mon tuteur, envers une classe qui s'était mal comportée la semaine précédente. Un conflit et du chahut avait amené mon tuteur à séparer des élèves,à ne pas pouvoir faire cours normalement, le proviseur étant intervenu, et les élèves sanctionnés.
Ainsi, mon tuteur a réexpliqué la raison de la sanction, mais aussi répété les règles en vigueur dans la classe et dans l'établissement. En redisant cela, il a aussi affirmé qu'il souhaitait que la situation ne se reproduise pas, et que le calme et la sérénité reviennent, permettant de reprendre le cours d'une façon agréable et constructive. 
 A d'autres moments, dans d'autres classes, il est intervenu afin que des bavardages cessent, que certains se remettent au travail, etc. Par des interventions orales, mais aussi par sa posture il a su imposer le calme à ces élèves.
En modulant sa voix, parfois même en l'assourdissant, les élèves se sont sentis obligés d'être plus silencieux pour comprendre ses instructions et ses consignes afin de réaliser un exercice; et d'autre fois en élevant le son de sa voix, rappelant à l'ordre un élève ou un groupe d'élèves qui perturbaient le bon déroulement de la séance.
J'ai constaté aussi que lors de travaux individuels, qu' il passait régulièrement voir chaque élève, afin de le remotiver, permettant ainsi à l'élève de se reconcentrer, et donc de ne plus perturber les autres. Par l'encouragement, les explications et l'aide ponctuelle apportée, il rétablit ainsi de bonnes conditions de travail pour l'ensemble de la classe.


Mieux connaître l'environnement des lycées



Que veulent dire ses acronymes? A quel niveau d'enseignement correspondent-ils?


Niveau 5:
CAP: Certificat d'Aptitude Professionnelle
BEP: Brevet d’Études Professionnelles
 
Niveau 4:
Bac Pro AMA: Baccalauréat Professionnel Artisanat et Métiers d'art
BP: Brevet Professionnel
BT: Brevet de Technicien
BMA: Brevet Métier d'Art 
Bac technologique STI: Sciences et Technologies industrielles
Bac ST2AA : Bac technologique Sciences Technologiques du Design et des Arts Appliquées

MANAA: Mise à Niveau en Arts Appliqués

Niveau 3:
DMA : Diplôme des métiers d'arts
BTS : Brevet de Technicien Supérieur

Niveau 1: 
DSAA : Diplôme Supérieur des Arts Appliqués



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